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 La Femme fatale dans l'histoire - Vol. 2

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MessageSujet: La Femme fatale dans l'histoire - Vol. 2   La Femme fatale dans l'histoire - Vol. 2 Icon_minitimeLun 6 Mar - 14:28

Portrait des deux sœurs


Roman

-Moncrieff




    Avant que la grâce des seigneurs séraphiques ne resplendisse sur le monde, avant que la civilisation et ses fruits ne transforment ses terres, les peuples européens étaient très différents. Paysans et brigands, pieux et païens survivaient de leur mieux, et parmi eux vivaient deux jeunes filles très spéciales, dénommées Sigolène et Frederica.

    Sigolène et Frederica étaient de magnifiques jumelles, nées à seulement quelques minutes d’intervalle. Elles avaient une peau de nacre et des cheveux d’ébène, et seuls leurs yeux permettaient de les différencier. Ceux de Sigolène étaient bleus saphir, tandis que ceux de Frederica étaient bruns comme de l’ambre.
Et leur bonne fortune ne s’arrêtait pas là. Leur père était un seigneur féodal, un homme assez riche pour offrir à ses filles tout ce dont elles auraient pu rêver. Ce qu’il faisait avec plaisir.

    Chaque année, le jour de leur anniversaire, ce seigneur invitait un artiste légendaire pour qu’il divertisse ses princesses et peigne leur portrait. Il les couvrait de bijoux et de robes magnifiques, et remplissait leurs chambres de poupées et de précieuses boites à musique aux mélodies douces et envoûtantes.
Et surtout, il y avait le jardin. Un vrai petit paradis isolé du reste du monde par un immense mur de pierre, si épais qu’il pouvait réduire à un simple murmure les rafales de vent les plus violentes. C’est là que les deux petites filles passaient leurs journées, à chanter et à danser au milieu des arbres couverts de fruits, de papillons et d’oiseaux multicolores.
Elles avaient tout pour être heureuses… Mais alors qu’elles s’approchaient de l’été de leur vie, leur père commença à sentir l’étreinte glacée de l’hiver se resserrer sur son âme.

    Un jour, le seigneur devenu un vieillard appela ses deux filles à son chevet.
Respirant difficilement, il leur parla d’une voix faible et tremblante. « Mes enfants, ma fin est proche… Mais vous êtes mon héritage. Vous devez continuer à vivre et suivre la voie que j’ai tracée pour vous. »
Les jumelles le regardèrent avec des yeux remplis d’horreur. Elles n’avaient jamais connu la beauté de la Germanie. Leur père et son haut mur de pierre leur avaient caché tout le reste.
« Père ? » dirent-elles toutes les deux en même temps, comme à leur habitude. Le seigneur leur tendit une main décharnée, mais elles se reculèrent aussitôt avec dégoût.

    Après la mort de leur père, les jumelles se plongèrent dans l’étude de l’alchimie, concoctant élixirs et potions pour tenter de percer le secret de la vie éternelle. Leurs vieux portraits d’anniversaires étaient toujours là pour leur rappeler combien leur propre beauté était éphémère.
Elles envoyèrent leurs serviteurs aux quatre coins du monde, où ils dépensèrent des sommes absurdes pour acquérir des mélanges inutiles et des onguents inefficaces. Quand les coffres du manoir furent tous vides, elles allèrent même jusqu’à vendre le mobilier acheté par leur père pour poursuivre leurs recherches insensées.
Mais en dépit de tous leurs efforts, elles continuèrent à vieillir. Désespérées, elles se tournèrent alors vers des méthodes plus radicales.

    Un jour, une petite fille disparut dans un village voisin. Les habitants paniqués firent appels à un duc de la région, qui accepta de les aider et envoya un enquêteur sur place.
Ce dernier chercha partout, dans les bois, les grottes et les champs, mais ne trouva pas le moindre indice. Il alla même interroger les jumelles dans leur manoir, mais sans succès. Mais à défaut d’obtenir la moindre information, il tomba rapidement sous le charme de Sigolène et de ses beaux yeux bleus.
Il oublia alors tout de sa mission et se mit à courtiser la belle. Mais peu après, l’enfant disparue fut retrouvée.

    Elle était perdue dans une ville éloignée, mais saine et sauve. Pourtant, quelque chose en elle avait changé. Elle avait perdu la joie de vivre des enfants de son âge. Elle se sentait lasse et affaiblie, et refusa de laisser l’enquêteur la ramener au village. Elle rendit son dernier souffle seulement deux jours plus tard, alors qu’elle n’avait que onze ans… De manière inexplicable, elle sembla mourir de vieillesse.
En dépit de ce dénouement étrange, l’enquêteur se prépara à rentrer auprès de son duc, sa mission étant définitivement terminée. Mais avant de partir, il ne pu résister à l’envie de revoir Sigolène.
Arrivé au manoir, il décida d’entrer sans s’annoncer. Mais il s’effondra sitôt les portes du manoir ouvertes…

    Il se réveilla dans une cave obscure et poussiéreuse. Quelques lueurs blafardes brillaient faiblement au-dessus de lui, tandis qu’une silhouette indistincte s’affairait dans un coin de la pièce.
« Plus vite, je dois finir à temps ! » L’enquêteur se redressa pour mieux voir l’inconnu.
« Qui… qui êtes-vous ? » L’homme se retourna et posa sur lui des yeux hagards et injectés de sang avant de faire un bond en arrière.
« Non ! » hurla-t-il. « Je dois finir. Prendre des âmes pour les sans-âmes. Pour les sœurs sans âmes, je dois, je dois, je dois… » L’homme s’interrompit tout à coup pour écouter. Des bruits de pas se rapprochaient. Il s’enfuit sans attendre dans les ténèbres, et l’enquêteur, maintenant terrorisé, se cacha sous un tas de sac dans un petit chariot.
Il n’eut pas longtemps à attendre avant que quelqu’un, ou quelque chose, pousse le chariot jusqu’à l’extérieur. Après quelques minutes de trajet, l’inconnu renversa le chariot pour faire tomber les sacs dans une fosse, et l’enquêteur avec eux. Aussitôt libre, ce dernier bondit sur ses pieds et courut sans se retourner au village. Car il avait vu ce que contenait tous ces sacs… Des cadavres de petites filles !

    Une heure plus tard, le manoir était encerclé par une horde de villageois furieux. L’enquêteur à leur tête, il forcèrent les portes et fouillèrent le manoir pièce par pièce à la recherche des jumelles, mais ne trouvèrent que des salles vides pleines de poussière et de toiles d’araignées.
Mais il restait encore le jardin. Et à mesure qu’ils s’en approchaient tous ensemble, ils entendirent une mélodie enchanteresse s’en échapper…

    Les jumelles les attendaient dans leur petit paradis. Mais elles qui avaient été si belles n’étaient plus que des créatures décharnées et répugnantes. Leurs cheveux étaient gris et emmêlés, leur peau flétrie et tachée et leurs yeux plus noirs qu’une nuit saturnienne. Deux carcasses pourrissantes s’accrochant désespérément à un semblant d’existence.
L’enquêteur s’avança courageusement, mais en le voyant approcher, les deux sœurs se mirent à hurler à l’unisson. Une lumière rouge sang illumina le jardin, et tous les villageois perdirent connaissance…
Une vision d’horreur les attendait à leur réveil. Le jardin était mort et rempli de tombes à moitié creusées, pleines de cadavres en décomposition. Et l’enquêteur avait disparu…

    … A sa place se dressait l’homme qu’il avait eu le déplaisir de rencontrer dans le manoir. Il s’appelait Jeffrey et avait été l’un des plus grands alchimistes de toute l’Europe, avant de sombrer. Il leur raconta sa terrible histoire, un récit ponctué de gémissements et de sanglots.
Jeffrey avait été engagé par le seigneur du manoir il y a bien longtemps pour fabriquer des jouets pour les deux sœurs. Mais après sa mort, elles lui avaient ordonné de préserver leur jeunesse. Il avait commencé par créer des crèmes et des onguents, mais les jumelles avaient très vite exigé plus. Beaucoup plus.

    Sous la torture, il avait finalement accepté de mettre au point une méthode terrifiante. Il volerait l’âme de jeunes filles pour en imprégner l’esprit des deux sœurs. Mais malheureusement, cette technique était loin d’être parfaite, et ses expériences avaient coûté la vie à de nombreuses innocentes.
Mais les sœurs lui avaient ordonné de continuer, et Jeffrey n’avait pas eu d’autre choix que d’obéir. Leur quête d’immortalité avait fait des centaines de victimes au fil des années, et elles qui étaient nées nobles et heureuses avaient finalement tout perdu par vanité.
Fin.


(Une petite note manuscrite et inscrite au recto de la page d’après.)
Intéressant. Mythe ou réalité ? Le manoir a disparu depuis bien longtemps, mais il a bel et bien existé. Les tableaux sont-ils toujours là ?
Je devrais peut-être enquêter une fois retourné dans le vrai monde.
A.


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