Le Corbeau, Sumnium Mundum Saison 2 - Intrigue

Qu'est-ce que le Corbeau ? (www)

« Crôôôa~crôôôa. »

Le Corbeau passe, de nuit, au dessus de cette grande villa, au dessus de ce mini-monde...

« Crôôôôaa~Crôôôôaaa! »

Il s'égosille à signaler sa présence aux invités. Il réveille les plus fatigués de tous. Il attire l'attention des plus vifs.

« Crôôôa~Crôôôa. Le Faiseur n'en a plus pour longtemps. Crôôôa. Qui le rejoindra ? Crôôôa ! Qui survivra ?  Qui périra ? Crôôa. Qui sera là pour mettre fin... A tout cela ? Crôôa. »

Puis, le silence. L'oiseau de malheur a porté son message, il s'en va d'un battement d'aile dans l'infinie nuit noire.

Chacune de ses phrases de son message sera entrecoupée d'un long silence d'environ 30 secondes, plus ou moins.

« Crôôôa. Tout se chevauche dans les Mondes.
Le Passé. Le Présent. Le Futur. Crôôa. Le Réel. L'Irréel. Crôôa. Le Tout. Le Rien. Crôôa. Le Réveil. Le Sommeil. Crôôa. La Connaissance. L'Ignorance. Crôôa.  La Vie. La Mort. »

S'en suit alors un long silence, puis il répète, comme une écho, une dizaine de fois, avant de disparaître :

« De quel côté êtes-vous ? »

Le matin est tout jeune sur Miami. Une petite brise douce rafraichit les passants, les familles commencent à rassembler leurs affaires pour manger en ville, sortir, pique-niquer, profiter de la journée, ou simplement aller travailler.
Pourtant, au sommet d'un lampadaire, à quelques mètres de l'entrée de la salle des fêtes du Manoir du Lucas, se dresse une bête. Une créature noire, sombre, qui vous observe dans votre habitat. Elle n'a pas peur de hausser la voix, croasser pour se faire entendre de chacun d'entre vous.

Le corbeau rompt le silence matinal et sa voix résonne dans vos oreilles, comme une comptine, interrompue de petits "croâ" discrets. Cela durera comme ça, quelques minutes.

« Il ne sait pas. Crôôa. Il ne voit pas. Crôôa. Il ne veut ni entendre, crôôa,  ni crier. Crôôa. Et pourtant, crôôa, il est tellement effrayé. Crôôa. Il craint l'obscurité...Crôôôôaa. (Un silence se fait, puis le croassement reprend au bout d'environ une minute et demi) Mais. (Et un autre silence, d'une trentaine de secondes). Le corbeau sait. Crôôa. Le corbeau voit. Crôôa. Le corbeau entend, crôôaaaaaa, et crie ! Crôôa. (Un autre silence encore, toujours ces trente secondes). Qu'il y a, dans ce monde, Plus d'invités qu'il n'y devrait. »

Et cela se termine sur un long silence. L'oiseau de malheur a parlé. Il s'envole dans le ciel et disparaît sans ne plus laisser aucune trace.

La nuit est tombée sur la Cité-Horloge. Les écrans du Dôme de Nuuk affichent une belle nuit étoilée aux reflets verdâtres. Les Enfants de la cité dorment, et vos fenêtres sont probablement ouvertes, vu la chaleur humide qu'il fait.

C'est alors que se produit l'impossible dans le Dôme. Un oiseau se pose au sommet d'un poteau, sur un fil éléctrique. Il se racle la gorge, estime la portée de sa voix, et crie :

« Crôôa. Des réponses. Crôôa. Des réponses. Crôôôôa. Vous aurez des réponses. »

Suivi d'un silence de quelques minutes, l'oiseau vous regarde depuis son perchoir, il toise l'intérieur de votre bâtiment, invités, à la recherche d'un regard. Il est là, il est calme, seuls quelques mouvements d'aile le perturbent par moment, il garde son équilibre sur le fil.

« Des réponses. Là où vous ne les cherchez pas. Crôôa. Des réponses dans les rêves. Crôôa. »

Il s'envole pour se poster sur un autre fil, encore plus près de vos fenêtres.

« Des réponses mais... Crôôa. Bonnes ou mauvaises nouvelles ? Crôôa. L'un perd en force. L'autre prend en puissance. Crôôa. Les ténèbres s'abattront sur Asgard, crôôôaah. Et le mal comblera toutes les failles. »

Sur cet avant dernier silence, il se met à voleter près de vos fenêtres. Ceux qui l'observent pourront voir son regard perçant, inhumain. Le Corbeau sait les choses.

« De l'Abysse au Néant. »

Et il disparaît dans une envolée d'ombres, une fumée opaque, noire.

« Crôôa-ââh. »

Un battement d'ailes survole le Festival d'Overland Park. Les sombres plumes de l'animal virevoltent derrière lui, et saupoudrent le ciel d'une poussière noire et bleu-foncé. Ses yeux jaunes observent les tentes. Vous êtes tirés de votre matinée par le bruit de son croassement, pourtant, quand il parle, c'est une voix douce et chantante, presque envoûtante, qui prononce ces mots... La voix d'une femme :

« Vous en parlez depuis trop longtemps, sans pouvoir l'atteindre.
Sans ne jamais être présent, et pourtant toujours là.
Il surveille vos actions, analyse vos réactions,
Épie, apprend, découvre.
Monte une armée, et s'élance,
Contre ses semblables, et opposés, avec pour seul espoir
Le Rien à l'état pur. »

Quand les paroles ont été prononcées, chantées, ou encore récitées, l'oiseau s'envole et disparaît au loin, vers l'horizon.